Pirata Théâtre présente des créations qui se distinguent par leur théâtralité éclatée mettant en jeu des distribution composées de gens de tous horizons. La recherche de la vraie rencontre et la recherche d’une écriture de l'espace, des corps, du rythme, de la parole, invente une dramaturgie qui n’a de cesse de déplacer les frontières entre les arts, entre les Hommes, entre l'art et le lien social. La singularité des distributions et la diversité de l'équipe de création visent autant la recherche esthétique que les rencontres humaines. Chaque création mobilise des êtres qui ont quelques choses en commun qui les fait graviter en périphérie de la majorité. Ce ralliement de présences devient en lui-même un langage supplémentaire pour exprimer l’oeuvre et le monde actuel et pose chaque fois, une question sous-jacente: que nous dit cet échantillon de la société de nos systèmes, de nos valeurs, de nos emprisonnements, de nos dérives?
Nos réalités actuelles, nous pousse constamment à nous penser individuellement, personnellement. À l’opposé, Pirata Théâtre n’appelle pas ici un théâtre d’autoréférencement, ou d’expression autobiographique. Nous cherchons à lire le monde autrement que dans la dominante individuelle/personnelle, à proposer une lecture où nous nous regardons, où nous nous pensons collectivement, politiquement. L’action artistique exhibe ce qui palpite dans le commun, ce qui y gronde, ce qui y stagne, ce que l’imaginaire collectif dépose en nous.
Usant de moyens poétiques et symboliques, pillant des matières textuels diverses, la culture populaire ainsi que les référents culturels et du matériels amenés par les présences diverses qui peuplent nos projets, nous travaillons avec la présomption qu’en nourrissant la création d’un processus d'interactions, d'influences, de réciprocité, d’observations, les coutures et les accros de notre société et surtout ce qui nous relie, se révèlent.
Nous tissons un théâtre d'ensemble, un théâtre de l'image où la scène est une plateforme pour réfléchir à ce qui nous traverse, à ce que l’on subit, à ce qui les systèmes déposent en nous, à ce que nos silences endossent, à ce que l’on voudrait changer. Elle devient un territoire de réconciliation unique et une tentative de recoller le ‘’vivre ensemble’’ par tous les moyens possibles des arts vivants. La musique, la prise de paroles, l'éclairage, la danse, la vidéo et de multiples discliplines se côtoient. Comme un poème qui s’adresse d’abord à nos sens et à nos imaginaires et ouvre de multiples pistes de compréhension possibles.
Une telle manière de faire du théâtre propose une autre manière de le regarder, une autre manière de le construire, un tout autre langage artistique et nous plonge dans un état autre pour le recevoir : une autre corde vibre, une autre sensibilité résonne, l'écoute n'est plus tout à fait la même, l'implication non plus. Nous sommes tous, acteurs et spectateurs, piratés, concernés, sur la corde raide de ce qui se joue.